Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/51

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— Mon devoir, monsieur ! s’écria le jeune homme d’une voix ferme, mais triste. Passage ! C’est à Dieu seul que je dois compte de ma conduite !

Et il sortit la tête haute, sans que personne essayât de s’y opposer.

Il était en proie à une surexcitation extrême, ses tempes battaient, il avait des bourdonnements dans les oreilles, des flammes sinistres traversaient son regard ; il courait éperdu à travers la campagne.

— Comment réussit-il à regagner son auberge ? il lui aurait été impossible de le dire ou même de s’en rendre compte.

M. Maraval, inquiet de son absence, veillait en l’attendant.

Le jeune homme était si pâle, si défait quand il entra, que don Jose fut effrayé en le voyant.

— D’où venez-vous, mon ami ? Que vous est-il arrivé ? s’écria-t-il en s’élançant à sa rencontre.

Olivier se laissa tomber avec accablement sur un siège. Après une aussi rude secousse, il avait besoin de remettre de l’ordre dans ses idées et de reprendre un peu de calme.

Don Jose, après quelques instants, renouvela ses questions avec une insistance affectueuse.

Olivier soupira, mais il n’avait pas de secrets pour cet ami éprouvé ; dès que cela lui fut possible, il n’hésita pas à tout lui confier.

Don Jose l’écouta sans l’interrompre et sans lui faire la plus légère observation ; quand il eut cessé de parler, il comprit tout ce que son ami avait dû souffrir.

Il s’employa par tous les moyens à changer le