Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/85

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navires de guerre battant flamme à la pomme du grand mât, et ayant à la corne les pavillons chilien, colombien et péruvien, s’élevaient à près de cinquante.

Il est vrai que les bâtiments de ligne, comme frégates et corvettes, étaient en minorité : on ne comptait que trois frégates et quatre corvettes régulièrement construites pour la guerre ; les douze autres corvettes, mouillées près des premières, étaient des trois-mâts du commerce, achetés, ainsi que nous l’avons dit, à diverses nations et armés en guerre ; les autres bâtiments étaient des bricks, des bricks-goëlettes, des goëlettes, des lougres, des cutters, tous portant des canons.

Parmi ces derniers bâtiments se trouvaient quinze corsaires colombiens, qui, jusqu’à un certain point, comme le Hasard par exemple, pouvaient à bon droit être considérés presque comme des bâtiments de guerre.

On attendait encore l’arrivée d’une vingtaine de navires.

Ainsi que l’amiral l’avait dit en riant à Olivier, il espérait remplacer la qualité par la quantité, soutenant que le lion, si fort et si courageux qu’il soit, est impuissant à se défendre contre les attaques des moustiques quand ces diptères s’acharnent en nombre contre lui.

Les embarcations des divers bâtiments sillonnaient constamment la rade dans tous les sens, hâtant le plus possible leur armement, afin d’être prêts à déraper et à prendre le large au premier signal.

Ivon Lebris n’avait pas perdu son temps pen-