Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/102

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raux des escadres françaises étaient assis aux places d’honneur, entre le gouverneur de Cadix et celui de Puerto-Santa-Maria.

Nous ne décrirons pas la course de taureaux : là n’est pas l’intérêt de notre narration ; d’ailleurs ces courses se ressemblent toutes ; leurs péripéties émouvantes sont presque toujours les mêmes. Elles ont été mille fois décrites et racontées.

Le capitaine Olivier et le docteur Carnero étaient placés près de la séparation de la loge royale ; dans celle-ci, les dames s’étaient assises sur les deux premiers rangs de chaises. Presque appuyée contre la séparation, une dame d’une beauté remarquable, paraissant à peine trente ans, mais dont l’âge devait être beaucoup plus avancé, la tête légèrement tournée en arrière, échangeait de temps en temps, à bâtons rompus, quelques paroles avec un grand vieillard, dont les cheveux avaient la blancheur de la neige. Les traits fatigués de ce vieillard son regard éteint, les rides dont son visage dur et hautain était sillonné accusaient plus de soixante ans.

Don Jose Maraval, interrogé par le capitaine Olivier, lui avait répondu à demi-voix que ce grand vieillard était le duc de Rosvego, ancien ministre, ancien ambassadeur, grand d’Espagne de première classe, etc., etc., et que la dame toute constellée de diamants, très-belle encore malgré ses quarante-cinq ans sonnés, avec laquelle il causait, était la duchesse de Rosvego, née Mercédès-Julia de Soto-Mayor.

Le capitaine, après avoir remercié don Jose, avait fixé un regard ferme et investigateur sur cette femme, dont il avait sans doute remarqué