Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/106

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— Que je vous dirai quelques mots, une dizaine au plus, sur le terrain, à vous seul, avant d’engager le combat ; je veux que vous sachiez bien que je connais les motifs de l’ignoble insulte que vous m’avez faite.

— Monsieur !

— Je suis deux fois plus vigoureux que vous ; si vous refusez, je vous roue de coups ; c’est donc à prendre ou à laisser ; réfléchissez bien avant de me répondre, dit Olivier d’un accent glacé.

— Ainsi, vous oseriez ?…

— Assommer un drôle de votre sorte ? parfaitement, monsieur.

— Soit ; finissons, je suis pressé ; je consens ; dans une heure, au pistolet, derrière l’Alameda.

— Je vous y attendrai, monsieur.

Les deux hommes se saluèrent et se tournèrent le dos.

-Mon cher docteur, vous avez entendu ! veuillez, je vous prie, dit Olivier, prévenir le señor Maraval et mon ami Lebris que je les attends à cette place.

— Ah ça, cet homme est fou ! dit le docteur.

— Pas le moins du monde, señor.

— Mais alors que signifie cette querelle ?

— Tout simplement, cher docteur, qu’il ne faut pas parler trop haut en public, si l’on ne veut s’exposer à se voir expédier des bravi.

— Je ne vous comprends pas, capitaine ?

— Vous me comprendrez bientôt ; consentez-vous à me rendre le service que j’attends de votre courtoisie ?

– Certes, de grand cœur.