Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/108

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— Comment ! laquelle ?

— Oui ; il y en a deux, la Victoria, toute plantée d’orangers, et le Vergel ; celle-ci est plus petite, mais beaucoup plus rapprochée du port ; toutes deux seront désertes jusqu’à cinq heures et demie du soir : laquelle choisissons-nous ?

— La plus proche du port, pardieu ! Comment la nommez-vous déjà, mon ami ?

— Le Vergel.

– Très-bien ; en sommes-nous éloignés ?

— Non ; prenez cette rue, là, devant vous ; vous y serez dans dix minutes ; moi je cours acheter des pistolets de tir, dit don Jose.

– Mais nos adversaires, qui les préviendra ? demanda Olivier.

– Moi, répondit le docteur ; cet officier m’a causé une émotion désagréable, qui me le fera reconnaître.

— À la bonne heure ! Nous vous attendrons au Vergel.

Les quatre hommes se séparèrent ; Olivier et Ivon se dirigèrent vers le rendez-vous convenu.

Ivon était inquiet.

— Sais-tu tirer le pistolet ? demanda-t-il à son ami.

— Sois tranquille, répondit le jeune homme en riant ; à soixante pas, avec une balle, je coupe la queue d’une orange sur l’arbre.

— Alors, tout va bien fit-il en se frottant les mains à s’enlever l’épiderme ; j’espère que tu ne le ménageras pas ?

— Matelot, répondit Olivier en fronçant les sourcils, je hais cet homme ; il n’a fait que me prévenir, je n’ai voulu assister à cette course que