Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/115

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trop haut, vous a rasé le crâne de très-près, sans cependant l’entamer ; la commotion a été si forte, que vous avez perdu connaissance et êtes tombé comme une masse ; de sorte, ajouta-t-il avec intention, qu’on vous croit mort ; dans quelques jours je ferai savoir le contraire, mais alors vous serez loin.

— À la bonne heure ! Merci, don Jose. Vous songez à tout s’écria-t-il en sautant d’un bond sur le parquet. Vive Dieu ! jamais je ne me suis senti si dispos ! Ah çà, ajouta-t-il, et mon adversaire, qu’est-il devenu ?

– Il est mort, il y a déjà plus d’une demi-heure.

– Bien vrai ?

— Dame vous lui avez envoyé votre balle en pleine poitrine, il avait garde d’en revenir ! Nous avons assisté à son agonie, elle a été terrible.

— Pauvre diable ! C’est sa faute ! il n’a de reproches à adresser qu’à lui ! Où l’a-t-on transporté ?

— À bord du Formidable.

Olivier se frappa la front.

– Quelle heure est-il ? demanda-t-il.

– Cinq heures passées, dit Ivon.

– La course de taureaux vient de se terminer ; le mouvement des embarcations retournant à Cadix ne tardera pas à commencer, reprit Olivier ; dans le brouhaha, nous appareillerons la goëlette sans attirer l’attention et nous sortirons inaperçus de la baie.

– C’est vrai, dit Ivon, la baleinière est à nos ordres.

— Qu’attendons-nous pour nous embarquer ? appuya don Jose.