Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/136

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– Une question toute naturelle, mon ami, répondit placidement M. Maraval, vous allez le reconnaître.

– Je ne demande pas mieux, mon ami seulement, je dois vous avouer tout d’abord que je n’ai jamais entendu parler de cette République d’Andorre, comme il vous plait de la nommer.

— Cela m’étonne, car elle est bien vieille ; il est vrai qu’elle ne fait pas beaucoup parler d’elle. Enfin, écoutez-moi je vais vous donner une leçon de géographie politique.

— Vous êtes bien aimable, répondit le capitaine en riant.

– Or, cher ami, sur les confins de la France et de l’Espagne, vous voyez que je ne vais pas loin…

— Non, continuez.

— C’est-à-dire entre la Catalogne et le département français de l’Ariège, il existe une République, grande comme la main, fondée par Charlemagne ; la date est respectable, n’est-ce pas ? Cet État lilliputien a eu ses révolutions tout comme les autres plus grands que lui ; il fut asservi plusieurs fois, mais il reconquit son indépendance en 1790 ; Napoléon Ier le reconnut ; il fut alors placé sous la protection de la France et de l’Espagne ; cet État est la République d’Andorre ; cette République compte six villes ou villages, et sa population s’élève à seize ou dix-huit mille habitants, contrebandiers pour la plupart.

— Très-bien, mon ami, je vous remercié de cette leçon de géographie, dont je ferai mon profit au besoin ; mais qu’est-ce que nous avons à voir