Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/145

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les deux hommes se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, se pressèrent chaleureusement la main et se séparèrent les larmes aux yeux.

Le lieutenant-colonel revint tout droit à Paris ; à ceux qui l’interrogèrent, il répondit textuellement ceci : — Le docteur Albert Arrault est non-seulement le plus honnête homme que je connaisse, mais de plus c’est un homme d’un grand cœur, dont je suis fier de me dire l’ami ; ceux qui s’attaqueront à lui s’attaqueront à moi.

Cette réponse était péremptoire ; elle coupa court à tous commentaires et à toutes suppositions malveillantes.

Un an plus tard, la jeune fille se maria dans d’excellentes conditions, quitta Paris avec son mari, pour aller se fixer à Nice, et tout fut oublié.

Voilà qui était le docteur Arrault, homme d’un commerce agréable, très-doux et surtout très-savant mais trop préoccupé par ses propres pensées pour que sa conversation fût longtemps attachante.

À bord du corsaire, tout le monde l’aimait et le respectait, parce qu’il était bon, affable et accessible à tous.

Depuis trois jours déjà, le Hasard faisait bonne route pour l’Angleterre.

C’était le soir, le diner était terminé, une pluie fine et un peu froide empêchait la promenade sur le pont.

Le premier quart de nuit était commencé depuis une heure déjà ; la cloche avait tinté un coup double, c’est-à-dire neuf heures.

Le capitaine, M. Maraval, le docteur, et le se-