Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/230

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Ivon prévint aussitôt le capitaine de sa découverte.

Les deux bâtiments étaient encore beaucoup trop éloignés pour que du pont du navire on les distinguât nettement.

Le capitaine prit une longue-vue en bandoulière et s’élança dans les haubans ; deux minutes plus tard, il était auprès de son matelot.

Les deux navires étaient loin, cependant ils se rapprochaient assez rapidement ; on voyait leurs gréements se découper comme des toiles d’araignées gigantesques sur l’azur du ciel.

Le capitaine, après avoir pendant quelques instants examiné les deux navires avec la plus sérieuse attention, et s’être bien rendu compte de leurs mouvements, redescendit sur le pont, laissant le second seul en vigie.

Pendant plus d’une heure encore, les choses demeurèrent en cet état, sauf que les trois bâtiments continuaient à se rapprocher les uns des autres.

Cependant, à un certain moment, il y eut un échange rapide de signaux entre la goëlette et le trois-mâts, signaux à la suite desquels le trois-mâts mit en panne, tandis que la goëlette, au contraire, se couvrit de toile en quelques secondes et continua à s’avancer, résolûment le cap sur le Hasard.

— Attention ! dit Olivier d’une voix haute et fièrement accentuée.

Ce seul mot, dont la signification fut aussitôt comprise, fit courir un frisson d’impatience parmi tout l’équipage ; il signifiait que le moment définitif n’allait pas tarder à arriver.