Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/234

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poudre et couverts de sang, brandissant leurs armes et défiant leurs ennemis avec d’horribles blasphèmes et d’ignobles injures, groupés derrière l’habitacle avec leur capitaine au milieu d’eux.

Olivier ne se souciait que très-médiocrement de risquer la vie de ses braves matelots contre ces brutes, ivres de sang et de vin.

Il fit couper les amarres de deux pièces de canon, et, s’assurant qu’elles étaient chargées à mitraille, il les fit braquer sur l’arrière.

Cela fait, il s’avança d’un pas hors des rangs de son équipage, et, s’adressant aux pirates :

— Rendez-vous, dit-il, toute résistance est inutile ; rendez-vous, par pitié pour vous-mêmes !

— Tiens ! voici ma réponse ! hurla le capitaine de la Chimère.

Et arrachant un pistolet de sa ceinture, il lâcha la détente.

La balle, mal dirigée, manqua son but, mais elle blessa légèrement à l’épaule un matelot du Hasard derrière son capitaine.

— En avant ! cria le pirate.

— En avant ! répétèrent les bandits en s’élançant les armes hautes.

– Feu ! commanda froidement Olivier !

La double décharge éclata.

Quinze ou vingt pas à peine séparaient les deux troupes ennemies. L’effet de la mitraille fut horrible.

— En avant et pas de quartier ! cria Olivier exaspéré.

Et, le premier de tous, il s’élança.