Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/236

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la découverte d’une quinzaine d’hommes blottis dans la cale et dans les soutes, où ils s’étaient réfugiés à demi morts de peur.

Ils furent immédiatement mis aux fers par les deux pieds et placés sous la garde d’une sentinelle.

Ces quinze misérables appartenaient à toutes les nationalités du globe ; c’était tout ce qui survivait d’un équipage de deux cent quarante hommes !

Les pertes de l’équipage du Hasard avaient été insignifiantes, en comparaison : il y avait eu trois hommes tués et seize légèrement blessés.

Ce qui prouvait que, bien que surpris, les pirates s’étaient vigoureusement défendus ; le combat, de la première bordée à la dernière, n’avait pas duré plus de dix minutes.

Le pavillon colombien fut hissé au dessus du pavillon renversé du pirate.

Le trois-mâts, demeuré en panne à deux ou trois encablures, comme nous l’avons dit, avait suivi attentivement les péripéties du combat. Dès qu’il s’était aperçu de la prise de la Chimère, il avait orienté ses voiles et avait pris chasse.

Mais le capitaine du Hasard n’était pas homme à le laisser échapper ; abandonnant aussitôt sa prise au premier lieutenant, il avait couvert son navire de toile et avait mis le cap sur le trois-mâts. Celui-ci reconnut tout de suite qu’il avait affaire à un trop fin voilier pour que la fuite lui fût possible ; bientôt une certaine hésitation se fit voir dans ses manœuvres.

— Les pirates abandonnent le trois-mâts ! s’écria Lebris : ils ont mis une embarcation à la mer.

En effet, on reconnut bientôt que Lebris ne se