Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/27

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— Il l’est, señor ; j’ai adressé cette demande il y a deux ans ; mais elle est demeurée enfouie dans les cartons de l’audience suprême.

— Pourquoi supposez-vous cela ?

— Je n’ai jamais reçu de réponse.

Ramillete sourit.

— Eh bien ! dit-il après un instant, cette réponse, je me charge de vous l’apporter demain docteur.

Il se leva, lui appuya la main sur l’épaule, et le regardant bien en face :

— Il dépend de vous qu’elle soit ou non favorable, ajouta-t-il avec un accent singulier.

— Oh ! señor ! ce serait la fortune, la gloire pour moi ! s’écria le médecin en joignant les mains ; mes vœux seraient comblés !

— Je vous le répète, cela dépend de vous.

— Je serai muet, señor, je vous le jure !

— J’y compte.

En ce moment, le señor Perrico rentra dans le cabinet ; son visage rayonnait.

— Partons, cousin, lui dit Ramillete ; il est tard !

— Partons, répondit Perrico ; tu as raison, cousin, il est temps de rentrer chez nous.

— Alors, en route !

Ils descendirent, éclairés par le médecin jusqu’à la porte de la rue.

— N’oubliez pas mes recommandations, docteur, dit Ramillete.

— Vous avez ma parole, señor, répondit le médecin.

— C’est bien ; à ce soir.

Ils sortirent.