Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/278

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gnés à leur dernière demeure par plusieurs milliers de personnes.

Deux jours plus tard, la Yung-Frau mit à la voile pour continuer son voyage ; les adieux de la famille Quiros et d’Olivier furent touchants.

Depuis leur explication décisive pendant la nuit qui avait précédé l’arrivée à Southampton, Olivier et Dolorès s’étaient peu vus et n’avaient échangé que quelques paroles banales.

Au moment de leur séparation, doña Dolorès porta sa main à sa bouche, baisa l’anneau que lui avait donné Olivier, et, lui tendant ensuite cette main toute frémissante encore :

— À Lima, dans un an, murmura-t-elle.

— Dans un an, répondit Olivier en touchant la main mignonne de ses lèvres.

— Ce fut tout.

Le navire partit.

Au moment où il allait disparaître à l’horizon, Olivier aperçut avec sa lorgnette un mouchoir blanc flottant légèrement à l’arrière du trois-mâts c’était l’adieu suprême de la jeune fille.

Le jeune capitaine soupira et se retira dans sa cabine, où il demeura enfermé pendant plusieurs heures.

Il était seul désormais ; M. Maraval, appelé à Londres par ses affaires, l’avait quitté la veille au soir.

Les prises et leurs chargements s’étaient vendus dans d’excellentes conditions ; il en fut de même pour la Chimère et son contenu ; les corsaires eurent à toucher des parts de prises qui, pour chacun d’eux, étaient une véritable fortune.

Chose extraordinaire, ces braves matelots, d’a-