tières boliviennes, c’est-à-dire jusqu’au désert d’Atacama et le Rio-Salado, trajet presque impossible à accomplir.
— Fernan Nuñez nous a quittés depuis plus de cinq heures ; il ne reparaît pas, dit Olivier ; il n’a pas l’habitude de faire de si longues absences ; je commence à être inquiet ; je crains qu’il ne lui soit arrivé quelque chose.
— Que veux-tu qu’il lui soit arrivé ? répondit Ivon Lebris ; la longueur de cette absence, au lieu de t’inquiéter, devrait au contraire te rassurer, matelot.
— Bon ! pourquoi cela ?
— Pardieu ! parce que, s’il tarde à revenir, c’est qu’il a découvert quelque chose, et qu’il tient à se bien renseigner avant de nous rejoindre.
— Le crois-tu sérieusement ?
— J’en suis convaincu ; nous allons le voir tout à l’heure arriver tout joyeux.
– Puisses-tu dire vrai ! Je ne sais pourquoi, je me sens triste.
— Au diable la tristesse ! elle tuerait un chat ! comme disent les Anglais ; à moins que ceux que nous cherchons ne se soient réfugiés dans un souterrain, à cent pieds sous terre, nous finirons bien par les retrouver, quand le diable y serait !
– Peut-être ! fit-il en hochant la tête.
– Hum ! décidément, tu n’es pas dans ton assiette ordinaire ; c’est peut-être parce que tu n’as pas encore déjeuné. Antoine !
— Lieutenant répondit le domestique en se retournant.
— Le déjeuner avance-t-il ?
— Oui, lieutenant, dans dix minutes je servirai.