Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

été beau sans l’expression singulière de son regard fuyant et ne se fixant jamais.

— Soyez le bienvenu, dit le maître de la maison en réponse au salut de don Joaquim ; je suis charmé de vous voir, je n’espérais pas avoir cet honneur aujourd’hui.

— En effet, caballero, répondit le Péruvien ; à mon grand regret, j’ai été contraint de me rendre à Concepcion pour une affaire pressante impossible à remettre.

— C’est vrai, ajouta don Pablo Galvez, vous étiez, m’a-t-on dit, absent de Talca depuis quelques jours.

Sans qu’il sût pourquoi, le cœur d’Olivier se serra douloureusement en entendant les paroles de don Joaquim ; cependant elles n’avaient rien que de fort simple.

— Êtes-vous depuis longtemps de retour, caballero ? demanda courtoisement le maître de la maison.

— Depuis une heure à peine, señor, répondit don Joaquim j’ai trouvé chez moi votre lettre d’invitation, je n’ai pris que le temps de changer de costume et je suis venu, sachant être bien reçu.

— Je vous remercie sincèrement, caballero, d’avoir pour moi oublié votre fatigue.

— Si vous me le permettez, je présenterai mes hommages à la señora et à vos charmantes niñas.

— Un instant, s’il vous plaît, cher don Joaquim, s’écria vivement don Pablo Galvez ; permettez-moi d’abord de vous présenter deux de mes meilleurs amis, qui, bientôt, je l’espère, seront aussi les vôtres.