Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/315

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— Regardez, dit-il à don Pablo et à don Joaquim, en étendant le bras vers la terre.

Tous se penchèrent sur la lisse.

Six canots, charges de dames et de cavaliers, se dirigeaient vers le brick-goëlette.

Don Pablo reconnut sa femme, son fils et ses deux filles dans un des canots ; dans un autre se trouvaient les autorités de Maule et de Talca ; les autres renfermaient les membres les plus distingués de la société de la ville.

— Quelle charmante surprise s’écria don Pablo avec joie ; et vous ne m’aviez rien dit, don Carlos ?

– Où aurait été la surprise ? répondit le capitaine en riant.

— C’est juste, fit-il en serrant la main du jeune homme.

Le gouverneur de Talca fut salué de sept coups de canon lorsqu’il monta à bord du navire, et le pavillon chilien fut hissé à la pomme du grand mât.

La compagnie était nombreuse ; elle s’élevait à une trentaine de personnes, dames et cavaliers.

Tout le monde était radieux.

Le colonel Obregoso, gouverneur de Talca, après avoir échangé quelques paroles à voix basse avec le capitaine, était descendu dans la cabine en compagnie d’Ivon Lebris.

Olivier faisait, aidé de ses deux officiers, les honneurs du navire aux dames, qui admiraient, avec de grands cris de joie, tout ce qu’elles voyaient ; la plupart des dames, et même des hommes, n’avaient jamais vu de bâtiments de guerre ; elles ne s’imaginaient pas ce que cela pouvait être ; aussi tout était-il nouveau et intéressant