Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/333

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Doña Dolorès et son père courbèrent la tête.

Il y eut un silence.

— Où comptez-vous vous retirer ? reprit Olivier ; avez-vous fait un choix ?

— Oui, répondit don Diego ; je m’installerai à Valparaiso. N’ayant plus rien à redouter, je veux me tenir prêt à tout événement et être en mesure, dès que le moment sera venu, de passer au Pérou avant que personne soit prévenu de mon arrivée ; il y a au fond du port, dans le quartier de l’Almendral, — pépinière d’amandiers, — une maison charmante que j’ai déjà habitée pendant quelque temps et que je me propose d’acheter.

— Vous désirez donc débarquer à Valparaiso ?

— Oui, mon ami, si cela est possible.

– Parfaitement. Je me rends moi-même à Valparaiso pour régler quelques prises et d’autres affaires encore : c’est sur Valparaiso que nous avons le cap.

— Arriverons-nous bientôt ? demanda doña Dolorès.

— Demain, au lever du soleil, nous mouillerons dans la rade, señorita.

— Oh ! mais alors ce n’est qu’une simple promenade.

— Pas autre chose, señorita ; je regrette de ne vous conserver que si peu de temps à mon bord.

– Oh ! nous nous reverrons à terre, dit elle vivement.

— J’espère que vous ne nous abandonnerez pas ainsi, don Carlos ? dit doña Maria.

— Et que vous vous souviendrez une fois pour toutes, mon ami, ajouta don Diego en lui prenant la main, que notre plus grand bonheur serait de