Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/76

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reuse animation, vous oubliez, vous ! C’est juste, nous vous devons tout, honneur, vie, fortune ; votre rôle est le plus beau ; mais moi, je me souviens, c’est mon devoir. Qui nous a sauvés tous, ma femme, mes enfants, ces êtres qui me sont si chers ? Vous ! Je veux que vous soyez convaincu, une fois pour toutes, mon ami, que je vous suis dévoué, en tout et pour tout que de près comme de loin, un mot de vous, un seul, fera loi pour moi, et j’y obéirai sans hésitation et sans réflexion. Au diable le méchant garçon ! il me fait pleurer comme un enfant !

En effet, ses yeux étaient pleins de larmes.

— Jose mon ami, mon frère ! s’écria Olivier en s’élançant vers lui, calmez-vous, je vous en supplie.

– Oh ! reprit le banquier, quand je songe à cette nuit d’horreur et à ce que vous avez fait, en risquant vingt fois la mort !

– José !

— Allons, c’est fini ! je me contiendrai, mauvais cœur, ingrat qui ne veut pas croire qu’on l’aime !

– Ah ! pour cette fois, s’écria le jeune homme avec sentiment, vous allez trop loin, mon ami !

— C’est vrai ; je ne sais ce que je dis, je suis fou ! C’est votre faute, après tout ! Embrassez-moi !

— Oh ! de grand cœur, mon ami.

Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre.

— Aussi, le diable m’emporte ! reprit le banquier en riant, vous me feriez damner, avec votre affreux caractère !

— Encore, mon ami ?