Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/80

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— Vous êtes d’une élégance parfaite. Cinquante de mes invités portent le costume andalous avec moins de désinvolture que vous !

— Flatteur ! Allons-nous ?

— Allons ! Surtout tenez-vous bien je vais vous présenter à l’amiral.

— Soyez tranquille.

Ils quittèrent alors le cabinet par une porte de dégagement, traversèrent un corridor et pénétrèrent dans les salons, où se pressait une foule nombreuse, élégante et très-bigarrée ; les vêtements nationaux et les uniformes français étaient en majorité ; il y avait surtout affluence d’adorables femmes.

Mme Maraval était fort entourée ; les officiers des deux escadres lui faisaient une cour assidue ; elle souriait à tous, et essayait ainsi de faire oublier l’absence prolongée de son mari.

Doña Carmen avait vingt-six ans, elle en paraissait à peine vingt ; elle était dans tout l’éclat de la jeunesse, belle surtout de cette chaste et douce beauté qui couronne le front des mères.

Au moment où son mari s’approcha d’elle, elle causait avec le vice-amiral comte de Kersaint ; elle rougit, son regard croisa celui d’Olivier, un éclair d’inquiétude jaillit de sa prunelle en l’apercevant ; ce fut tout ; elle redevint subitement calme et souriante.

— Monsieur l’amiral, dit-elle de sa voix harmonieuse, voici mon mari ; il est accompagné, si je ne me trompe, de la personne qu’il désire vous présenter, le señor don Carlos del Castillo, un gentilhomme que nous aimons beaucoup.