Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/85

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temps que j’ai eu l’honneur de rester sous vos ordres.

— Ne parlons plus de cela, dit l’amiral d’un ton de bonne humeur, et comptez-moi au nombre de vos meilleurs amis. Nous ne savons ni l’un ni l’autre ce que l’avenir nous réserve ; peut-être viendra-t-il un jour où il me sera possible, mieux que par des paroles, de vous prouver l’intérêt que vous m’inspirez.

Et il lui tendit sa main loyale, qu’Olivier pressa dans la sienne avec une respectueuse reconnaissance.

— À présent, reprit gaiement l’amiral, rentrons dans le bal.

— Oui, dit don Jose Maraval, ma femme doit être en proie à une vive inquiétude ; elle nous a vus nous éloigner ensemble et elle a notre secret.

— Alors, hâtons-nous d’aller la rassurer.

Vers trois heures du matin, doña Carmen, son mari et Olivier se mirent à table pour souper.

Les salons étaient déserts, tous les invités s’étaient enfin retirés.

Ce qui s’était passé entre l’amiral et le jeune homme fit naturellement les frais de la conversation.

— Grâce à Dieu, vous êtes libre ! s’écria don Jose en se frottant les mains ; libre légalement et n’ayant rien à redouter de personne. Que comptez-vous faire, mon ami ?

— Ce que j’avais résolu d’abord, répondit Olivier ; surtout quitter l’Espagne au plus vite.

— Ce sera prudent, dit doña Carmen ; je tremble qu’il ne vous arrive malheur. Cette mystérieuse