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moo en le voyant doué d’une placidité parfaite : en effet, le Huron fumait avec un air de béatitude sereine et nonchalante qui n’annonçait certes pas grande préoccupation.

Enfin, le dernier fumeur lâcha sa dernière bouffée, et l’important cérémonial du traité de paix sauvage fut accompli ; alors seulement il fut permis de songer au départ, et on s’embarqua.

Dans le canot d’Oonomoo s’installèrent ce dernier, Canfield et l’officieux Heïgon, qui ne voulut laisser à personne le soin de ramer. Les deux légères embarcations glissèrent d’abord à l’ombre des rives boisées, puis, prenant la pleine eau, volèrent sur la face argentée de la rivière comme deux nuages emportés par le vent.

Le village Shawnee était à peine à dix milles de distance ; l’horloge céleste marquait environ minuit : tout était donc à souhait pour l’expédition hasardeuse de nos deux amis.

Cependant, il était écrit que leur navigation ne s’accomplirait pas sans aventure. Lorsqu’ils eurent parcouru un espace d’environ cinq milles, une exclamation se fit entendre dans le premier canot monté par quatre Miamis.