— Un peu avant midi ; pour que ma femme ait en temps utile le poisson pour notre dîner.
— Dans une ou deux heures, le soleil sera là, dit le Huron en montrant du doigt le haut du ciel : les Shawnees vous savent-ils ici ?
— Certes non ! je ne m’occupe pas de ce qu’ils font ; ils ne s’occupent pas de ce que je fais.
— Les Shawnees ne viendront pas ici ?
— Non, non Oonomoo ; n’ayez pas peur.
— Peur ! et de quoi ? demanda fièrement le Huron ; Oonomoo n’a jamais fui devant un, deux, trois, douze Shawnees. Il ne fuira que lorsqu’il les verra accourir plus nombreux que les feuilles des bois.
— Ils ne viendront jamais en si grande quantité : Et quand cela arriverait ! vous sauriez leur montrer les talons, car vous jouez des jambes aussi bien qu’un autre : vous ne courez pas moins bien que moi, je suppose ?
— Je le pense ! fit l’Indien avec une grimace.
— Les Shawnees seraient contents de scalper votre chevelure, Oonomoo ?
— Deux, trois cents, tous les Shawnees ne parviendraient pas à scalper Oonomoo ! il mourra