— Où est votre poisson ?
Le bonhomme battit prestement en retraite, les mains élevées sur sa tête pour la protéger contre toute rencontre fâcheuse avec la menaçante pioche :
— Je les avais oubliés, bredouilla-t-il, je vais vite les chercher.
Et il prit la fuite, activé par le bruit inquiétant de la pioche qui résonnait derrière lui sur le sol. Ses recherches ne furent pas longues ; bientôt il reparut triomphalement avec sa corbeille pleine, qu’il déposa entre les bras de sa tendre moitié.
— Comment vous trouvez-vous en pareil état ? demanda-t-elle en remarquant ses habits mouillés.
— Ce sont les deux petits demi-sang hollandais qui en sont cause : ils ont coupé à moitié ma branche, et je suis tombé avec elle jusqu’au fond de l’eau. Ils tueront un jour leur pauvre père !
L’aimable femme dédaigna de répondre, arracha le poisson des mains de son mari, et entra dans le wigwam pour se mettre à la cuisine.
Pendant ce temps, Vanderbum se mit à rôder dans le village, cherchant à découvrir la captive,