Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
rayon-de-soleil



maison : comme nous revenions de l’écurie, sur le point de fermer la porte, voilà Mose qui me chuchotte dans l’oreille : « Caton, je crois que j’ai vu quelqu’un rôder dans le buisson là bas. »

Moi, je ne réponds pas grand’chose parce que je soupçonnais que c’était peut-être vous… « nigaud ! lui ai-je dit, vous rêvez déjà, je n’ai rien aperçu. »

Cependant je n’étais pas trop à mon aise, parce que il m’avait semblé entendre quelque chose lorsque nous étions un peu plus loin, quelques instants auparavant. Alors j’ai commencé à marcher plus vite, et puis, je ne sais pas comment cela s’est fait, nous avons pris le galop tous deux ; une fois contre la porte nous nous sommes culbutés pour entrer plus vite, et nous l’avons tirée si fort pour la fermer qu’elle a fait un bruit de tonnerre.

Bon ! nous montons dans notre chambre, nous soufflons la chandelle, et, après avoir fait notre prière, nous nous mettons au lit.

Nous étions tranquilles depuis un instant ; voilà Big Mose qui se tourne vers moi et me dit : « Je vous assure, Caton, qu’il y a des Indiens autour de la maison. J’en ai vu un… Et puis, j’ai fait, la