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Page:Alain - Propos sur le Bonheur (ed. 1928).djvu/147

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l’égoïste

que s’il aperçoit un beau plaisir à prendre ; mais dans ce calcul les vrais plaisirs sont toujours oubliés, car les vrais plaisirs veulent d’abord peine ; c’est pourquoi, dans les calculs de la prudence, les douleurs l’emportent toujours ; la crainte est toujours plus forte que l’espérance et l’égoïste finit par considérer la maladie, la vieillesse, la mort inévitable. Et son désespoir me prouve qu’il s’est mal compris lui-même.

5 février 1913.