Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/31

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de grossir ses fonds en accumulant ses revenus. L’oisiveté lui paraît de bon ton, presque un brevet de noblesse. Et il évite soigneusement de se rappeler les créateurs de la prospérité actuelle : son propre aïeul, marchand de chevaux, qui volait le premier Empire, et celui de sa femme, meunier, qui agiota sur les biens nationaux.

C’est d’après ces principes qu’ont été éduqués les deux neveux, que la mort prématurée de leurs parents laissa à la tutelle de M. et de Mme Boulommiers. Égoïstes, guindés et gourmés pour l’ostentation perpétuelle, sans besoin de tendresses et d’intimité, le mari et la femme ne demandèrent pas autre chose à leurs futurs héritiers que de s’habiller avec chic et de fréquenter le cercle le plus sélect, afin de représenter avec un éclat flatteur la famille distinguée dont ils étaient issus.

Tout autre fut l’éducation d’Hélène, la sœur de Jean et d’Edmond Marescaux. Réclamée par sa marraine, qui avait été la cousine et la meilleure amie de sa mère, la petite fille s’en alla résider aux Fauconneries, chez Mlle Valreux. La vieille demoiselle, d’humeur indépendante et d’esprit hardi, ayant beaucoup voyagé, terriblement lu, affranchie des préjugés mes-