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DE LA STATUE

les jonctions et les commissures se raccordent partout dans l’ensemble ou dans la face de l’image, et correspondent au corps vivant ou au modèle d’après lequel elle aura été faite. Quant à la règle ou méthode pour exécuter d’aussi grandes choses, tu l’auras si facile, si claire et si expéditive, que toute erreur ne me paraîtra possible que pour ceux qui, soit exprès, soit par expérience, ne l’auront pas voulu suivre.

Je n’entends pas par là, cependant, t’enseigner un artifice moyennant lequel tu puisses rendre absolument toutes les ressemblances des corps, ni t’apprendre à représenter quelque diversité ou similitude qu’ils comportent. Je confesse aussi ne pas faire profession de t’enseigner, par cette voie, la manière dont tu devras exprimer la figure d’Hercule alors que, combattant Antée, son visage reflète toute la bravoure et toute la fierté qui conviennent à cette action non plus que le moyen de lui donner l’air bénin, joyeux et riant qu’il prend en caressant sa Déjanire, aspect bien différent du premier et toutefois représentant également le visage d’Hercule.

Mais on rencontre, dans tous les corps et dans toutes les figures, des attitudes variées, selon que les membres sont étendus ou repliés et suivant leurs positions. Car les lignes et les contours, chez une personne debout, assise ou couchée, affectent des formes différentes, aussi bien que chez celles qui se penchent d’un côté ou d’un autre et prennent toute autre posture. C’est ce dont nous avons l’intention de parler, à savoir : de quelle manière, avec