Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/122

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— Bien volontiers.

— J’entends la pluie qui fouette contre les vitres, et la voix de tante Juliette qui s’élève dans le salon. Cela n’a rien de bien tentant, et nous sommes beaucoup mieux ici, l’un à côté de l’autre. »

Rose prit le premier volume des Contes de Noël, de Dickens, et s’appliqua à lire de son mieux.

« Dois-je continuer ? demanda-t-elle à la fin du second chapitre.

— Oui, si vous n’êtes pas trop fatiguée. Vous lisez dans la perfection, ma chérie, c’est un plaisir de vous entendre.

— C’est papa qui m’a appris. Quand il était malade, je lui faisais la lecture pendant des heures entières. Oh ! que je suis contente que vous trouviez comme lui que je ne m’en tire pas trop mal.

— La lecture à haute voix est un des talents que je préfère, dit le docteur. Ne vous imaginez pas qu’il soit très commun ; peu de personnes le possèdent comme vous. »

Rose, tout heureuse de ce compliment, en oublia les critiques que son oncle lui avait adressées auparavant.

« Venez vous asseoir à côté de moi sur ce tabouret, continua M. Campbell ; si vous allez trop vite, je vous tirerai les oreilles. »

Mais c’était seulement pour pouvoir l’entourer paternellement de son bras.

C’est dans cette attitude que tante Juliette les surprit. Empaquetée dans un grand waterproof et dans un cache-