Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/179

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parler, presque sans bouger, Rose remettait tout en place.

« Mac tourne comme un ours en cage, dit Charlie.

— Nous l’avons mis de mauvaise humeur, répondit Archie, et maintenant c’est Rose qui est obligée d’en supporter les conséquences ; ce n’est pas juste. Je l’aiderais bien si je savais comment m’y prendre.

— Les femmes doivent savoir cela instinctivement, répondit Charlie. Voyez donc comme elle a vite fait de tout rarranger.

— Rose a toujours été parfaite pour Mac, dit Stève.

— Son propre frère n’en pourrait pas dire autant, répliqua Charlie, heureux de constater que son cousin n’avait pas mieux agi que lui personnellement.

— Vous n’avez pas le droit de me faire des reproches, reprit Stève, vous êtes tout aussi coupable que moi et même davantage, puisque Mac préfère votre compagnie à la mienne.

— Pas de disputes, interrompit Archie, nous avons agi les uns comme les autres en francs égoïstes, tâchons de changer de conduite. Rose vaut mieux que nous.

— Je ne m’étonne plus si Mac l’aime tant, dit Charlie.

— Pauvre Rose, reprit Archie, elle s’est dévouée à notre place, et nous n’avons pas même su lui en être reconnaissants. Voilà encore un tort à réparer, et vivement. »

Archie était un homme d’action. Dès qu’il voyait un devoir devant lui, il tenait à l’accomplir tout de suite. Son exemple fut contagieux. Stève s’écria :