Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/188

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Furet et sa mère se joignirent à eux, ce qui portait à six le nombre des voyageurs.

Un beau matin, le train express les emporta à toute vapeur. Il fallait les voir en wagon. Jamie et son amie, les yeux brillants et les jambes ballantes, prenaient des airs de grands personnages ; ils étaient aux anges de voyager « pour tout de bon. » Mac, son chapeau avancé jusque sur son nez, était assis dans un coin en face de Rose, qui tenait une pile de livres presque aussi haute qu’elle, et avait assez à faire de décrire à son cousin tout ce qui se passait devant eux. Quant aux mamans, elles étaient chargées de châles et de paquets, et jouissaient des plaisirs de chacun. Une seule chose faisait ombre au bonheur général : l’oncle Alec n’avait pu quitter un de ses amis malade, et, quoiqu’il eût positivement promis à sa pupille devenir la chercher, cela ne suffisait pas pour consoler personne de son absence.

Beauséjour, l’endroit où se rendaient nos voyageurs, était en pleines montagnes au milieu des bois. C’était une grande ferme jointe à une sorte de petit hôtel, tenu par deux braves gens, M. et Mme  Atkinson, qui, avec leurs trois filles Lizie, Jenny et Kitty, traitaient leurs pensionnaires en amis. La seconde partie du trajet s’effectuait dans une voiture. Après bon nombre d’interminables « montées, » on arriva sur un plateau, du haut duquel nos voyageurs purent admirer le plus beau coucher de soleil du monde.

« C’est idéal d’habiter ici, » s’écria Rose enthousiasmée.