Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/197

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— Admirez-la, mon oncle, interrompit Mac, c’est moi qui suis son professeur d’équitation, et je vous assure qu’elle avait des dispositions étonnantes !

— Les autres voitures sont déjà loin, dit Jamie, nous allons les perdre.

— Je parie que j’arriverai avant elles et vous, » s’écria Rose.

En effet, quoique son pied la fît cruellement souffrir, elle arriva la première au lieu du rendez-vous, et elle se tenait droite, la tête haute, les épaules effacées, les coudes en arrière, comme une écuyère consommée. La honte de sa chute en fut oubliée du coup, et son oncle, qui ne savait pas l’effort qu’elle faisait, lui adressa les compliments les plus sincères.

Ami lecteur, connaissez-vous rien de plus amusant qu’un pique-nique ? Avez-vous jamais fait du feu sur une pierre plate à la manière des Bohémiens et cuit votre dîner dans une marmite suspendue entre trois morceaux de bois mis en croix ?

Ce jour-là, tout le monde s’en mêla : les uns soufflaient le feu, les autres allaient ramasser des branches mortes et des cônes de pin pour l’alimenter, et l’oncle Alec déballait, au milieu des cris de joie des bébés, un panier de provisions dont tante Prudence l’avait chargé, et qui contenait, entre autres bonnes choses, un superbe gâteau glacé, portant le nom de Rose. Puis on mit le couvert sous un grand arbre, et je laisse à penser quelles fêtes furent faites à tous les plats.

Après dîner, on s’éparpilla dans les bois, à la recherche