Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/214

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Pour le coup, Rose ne manqua plus d’occupations : le matin, les travaux de ménage, les allées et venues dans la maison, un trousseau de clefs à sa ceinture pour tout surveiller et ranger de la cave au grenier ; après le déjeuner et une longue promenade quotidienne avec l’oncle Alec, arrivait l’heure de la leçon de couture. Tante Prudence, dont la vue baissait, prenait son éternel tricot et venait s’asseoir dans la chambre de sa sœur. La présence de Rose égayait les deux vieilles dames ; tout en travaillant, elles lui racontaient des histoires de leur jeune temps, et leurs éclats de rire attiraient souvent le docteur Alec auprès d’elles.

L’oncle Alec savait se rendre agréable à tout le monde. Il causait et riait mieux que personne, il tenait complaisamment les écheveaux de fil, racontait aussi des souvenirs de sa vie de marin, et, comme la couture n’absorbe pas l’esprit, il était toujours le bienvenu quand il offrait à « ces dames » de leur faire la lecture.

La chambre de tante Patience était devenue le lieu de réunion général.

Pour la couture comme pour la cuisine, Rose était une élève modèle.

« Admirez mes boutonnières, dit-elle un jour à son oncle, en lui montrant une chemise d’homme qu’elle venait de finir.

— C’est parfaitement fait, répondit le docteur d’un air de profond connaisseur qui fit sourire sa nièce.

— Eh bien, c’est pour vous, lui dit-elle.

— Vraiment je vous suis très reconnaissant, ma chérie.