Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/269

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Rose raconta donc toute sa petite histoire, en appuyant sur la soif d’instruction que possédait Phœbé et la délicatesse que la pauvre enfant avait mise à ne demander d’aide à personne.

« Cela m’amuse beaucoup de lui donner des leçons, ajouta-t-elle, et cela m’est très utile aussi, je vous assure, car, pour répondre à ses questions, il faut en savoir plus que je n’en sais, et je suis bien obligée de l’apprendre si je ne veux pas être prise au dépourvu. Ainsi elle a vu dans son livre le mot coton, et elle m’a fait tant de demandes que j’ai découvert, à ma grande honte, que je ne savais presque rien sur ce sujet ; c’est pourquoi vous m’avez trouvée faisant des recherches dans les dictionnaires. Demain, je lui répéterai tout ce que j’aurai appris là-dessus, ainsi que sur l’indigo. C’est bien plus agréable que de travailler seule !

— Oh ! la petite rusée, fit le docteur. Et mes défenses, qu’en faites-vous ?

— Mais ce n’est pas travailler, cela, c’est jouer ! D’ailleurs, vous vous souvenez que j’ai adopté Phœbé. J’ai des devoirs à remplir envers elle. »

La cause de Phœbé était déjà gagnée. Le bon docteur se reprochait même intérieurement d’avoir omis de s’occuper plus tôt de la petite enfant trouvée.

« Vous avez eu raison de commencer votre œuvre sans m’attendre, dit-il. Je vous donne toute mon approbation ; vous êtes assez remise maintenant pour pouvoir étudier avec modération. Ceci sera une bonne manière de vous y remettre sans fatigue.