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LA PETITE ROSE

distinguer les unes des autres, quoiqu’elles ne se ressemblent pas, et c’est toute une affaire que de se rappeler leurs noms. Vous vous y perdriez comme moi. Voulez-vous que je vous fasse leur portrait ?

— Je veux bien.

— Il y a d’abord tante Prudence et tante Patience ; celles-là, vous les connaissez, puisque vous êtes chez elles. Elles sont très bonnes, mais elles ne sont pas amusantes. Ce sont mes grand’tantes, vous savez ! Elles ne sont mariées ni l’une ni l’autre, et mes cinq oncles, ainsi que mon cher papa, étaient les fils de leur frère, leurs neveux par conséquent. Je crois que c’est tante Prudence qui a élevé le plus jeune, l’oncle Alec.

— Cela ne fait que deux tantes, dit Phébé en comptant sur ses doigts.

— N’ayez pas peur, nous arriverons au total. L’aîné de mes oncles s’appelle l’oncle Mac, et sa femme, tante Juliette. J’aime bien l’oncle Mac, mais je n’aime pas assez tante Juliette. Elle est longue et maigre comme un manche à balai. Elle porte des lunettes et elle a l’air si sévère que je tremble devant elle. Elle est toujours à dire que je m’écoute, et que c’est par paresse que je ne suis pas restée en pension… Cela fait trois, n’est-ce pas ?

— Oui.

— La quatrième, tante Myra, est veuve et se croit toujours malade. La cinquième, c’est tante Jessie qui paraît charmante, — c’est celle que je préfère. — Enfin, la dernière, tante Clara, est une élégante, une belle dame très jolie qui passe sa vie au bal et en visites.