Page:Alcott - Les Quatre Filles du docteur Marsch.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
187
LE CAMP DE LAURENTZ.

de perles. » Elle avait fini par se dire que les pauvres chevaliers ne retrouveraient pas leur tête en restant dans sa grotte. Mais elle n’avait pas le pouvoir de les ramener à la surface. Le plongeur les y ramena donc, mais combien il fut désappointé en ouvrant la boîte de n’y trouver que des chevaliers sans tête. Il les laissa dans un grand champ solitaire où ils furent trouvés par…

« — Une petite gardeuse d’oies, qui conduisait cent oies grasses dans un champ, continua Amy. La petite fille fut très fâchée en les voyant et demanda à une vieille femme ce qu’elle pourrait faire pour leur être agréable, pour leur faire du bien. « Vos oies vous le diront, elles savent tout, » répondit la vieille. Elle leur demanda donc ce qu’elle devait faire pour procurer de nouvelles têtes à ces pauvres chevaliers, et les oies ouvrirent leurs cent becs et crièrent : « Chouchou. »

— Des choux ! s’écria promptement Laurie.

— C’est très bien, » pensa la petite fille. Et elle courut, dans le jardin en chercher douze beaux, et les ayant placés sur les épaules des chevaliers, ils reprirent immédiatement connaissance, la remercièrent et continuèrent leur chemin pour aller chacun à ses affaires. » Ce qu’ils devinrent avec leurs têtes de choux, c’est leur affaire et non la nôtre, et si vous êtes de mon avis, nous n’aurons pas l’indiscrétion d’en demander plus long à Beth, qui se cache là, derrière sa maman Jo…

— Oh non ! oh non ! s’écria une petite voix suppliante derrière Jo. Ne me demandez rien ; j’aimerais mieux mourir que d’essayer d’ajouter un mot à une si difficile histoire. Je ne peux pas, je ne peux pas ; je ne joue jamais à ce jeu-là…

— Beth a raison, s’écria Jo.