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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

de travers. J’aime que vous me disiez mes défauts et que vous soyez comme mes sœurs. Ainsi, ne faites pas attention à mes mouvements d’humeur. Je vous remercie, Meg, vous m’avez dit de très bonnes choses, et je tâcherai d’en profiter.

— Bravo, Meg ! et bravo, Laurie ! s’écria Jo. Dans tout cela, moi seule ai eu tort. »

Laurie, voulant montrer qu’il n’était pas blessé, fut aussi aimable que possible, dévida du fil pour Meg, récita des vers pour faire plaisir à Jo, secoua les pins pour faire tomber des pommes de pin à Beth, et aida Amy avec ses fougères. Il se montra, en un mot, digne d’appartenir à la Société des Abeilles. Au milieu d’une discussion animée sur les habitudes domestiques des tortues, le son d’une cloche avertit les quatre sœurs que Hannah venait de verser l’eau sur le thé, et que les jeunes filles auraient juste le temps de rentrer à la maison pour souper. Il n’y avait pas de temps à perdre si l’on ne voulait pas voir la vieille bonne mécontente. La séance fut donc levée.

« Pourrai-je revenir ? demanda Laurie.

— Si vous êtes sage et si vous aimez vos maîtres, comme on dit à l’école, répondit Meg en souriant, vous serez toujours le bienvenu.

— Je tâcherai.

— Je vous apprendrai à tricoter comme font les Écossais. Il y a justement une demande de bas qui nous est faite par papa pour l’armée, » cria Jo à Laurie en agitant son gros tricot de laine bleue, comme un drapeau, quand ils se séparèrent à la porte.

Ce soir-là, lorsque Beth fit de la musique au vieux M. Laurentz, à la tombée de la nuit, Laurie, caché dans l’ombre d’un rideau, écoutait le petit David, dont la musique simple le calmait toujours. Son regard se fixa