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UNE DÉPÊCHE ET SES SUITES.

M. Laurentz deux bouteilles de vin vieux pour votre père. Amy, dites à Hannah de descendre la grande malle noire, et vous, Meg, venez m’aider à choisir ce que je dois emporter. »

Meg supplia sa mère de s’en rapporter à elles et de les laisser agir. Elles se dispersèrent toutes comme des feuilles devant un coup de vent. L’intérieur tranquille et heureux avait été aussi soudainement troublé que si la dépêche survenue eût été un talisman de malheur.

M. Laurentz vint presque aussitôt avec Beth, apportant toutes sortes de choses pour le malade. Il voulait que Mme  Marsch n’eût aucune inquiétude sur ses filles pendant son absence et lui promit de veiller paternellement sur elles, aussi longtemps qu’il le faudrait. Ces assurances firent grand bien à Mme  Marsch. Il n’y eut rien que le bon M. Laurentz n’offrît, depuis sa robe de chambre jusqu’à lui-même, si Mme  Marsch voulait l’accepter pour compagnon de voyage. Mais cela était impossible ; Mme  Marsch ne voulut pas entendre parler de laisser entreprendre ce long voyage au vieux monsieur ; cependant, lorsqu’il en parla, elle se dit qu’elle allait être bien seule en effet, pour une si longue route.

M. Laurentz devina sans doute ce qui se passait en elle, car on le vit tout à coup froncer les sourcils, puis se frotter les mains, et finalement sortir, en disant qu’il reviendrait immédiatement. Personne n’avait eu le temps de penser de nouveau à lui, quand Meg, passant devant la porte d’entrée avec une paire de caoutchoucs d’une main et une tasse de thé dans l’autre, se rencontra avec M. Brooke.

« Je suis très affligé d’apprendre votre peine, miss Marsch. Je voudrais bien ne pas vous être inutile dans cette circonstance, et je viens, d’accord avec M. Laurentz, offrir à votre mère de l’accompagner à