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DES JOURS DE BONHEUR.

ment que les autres convives avec du poulet et du raisin. On porta des toasts, on raconta des histoires ; « on se souvint », comme disent les vieilles gens, et on s’amusa complètement. On projeta une promenade en traîneau ; mais les jeunes filles ne voulurent pas quitter leur père, et leurs hôtes étant partis de bonne heure pour les laisser à eux-mêmes, l’heureuse famille se réunit autour du feu.

« Il y a juste un an que nous maudissions presque notre triste Noël, vous le rappelez-vous ? dit Jo, brisant une courte pause qui avait suivi une longue conversation sur beaucoup de sujets.

— Eh bien, cette année a passé, après tout, et, à côté des peines, elle nous a laissé plus d’un bon souvenir, dit Meg en souriant, au feu, et se félicitant d’avoir su traiter M. Brooke avec convenance et dignité.

— Je trouve qu’elle a été encore assez difficile, dit Amy d’un air pensif en regardant le feu briller sur sa bague.

— Je suis contente qu’elle soit finie, parce que vous nous êtes revenu, murmura Beth qui était assise sur les genoux de son père.

— La route a été dure à monter pour vous, mes chers petit pèlerins, et surtout la dernière partie, mais vous vous en êtes bien tirés, je le vois, dit le docteur, en regardant avec une satisfaction paternelle les quatre jeunes figures réunies autour de lui.

— Comment le voyez-vous, père ? demanda Jo.

— Mais, la paille montre de quel côté souffle le vent, et j’ai fait aujourd’hui plusieurs découvertes.

— Oh ! dites-les-nous, s’écria Meg, qui était assise à côté de lui.