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Page:Alcott - Sous les lilas.djvu/31

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pieds et que ses yeux si drôles se fixaient sur elles avec intelligence ; alors elles cessèrent de rire et n’osèrent plus faire un mouvement.

« Allez coucher ! vite, allez-vous-en, dit Bab avec autorité.

— Allez-vous-en, » balbutia timidement Betty.

A leur grand soulagement, le barbet, après avoir encore aboyé deux ou trois fois d’un air interrogatif, s’éclipsa rapidement. Cédant à une commune impulsion les deux sœurs se lancèrent à sa suite. Elles eurent beau courir, tout ce qu’elles virent du chien ce fut la petite houpette de sa queue qui disparaissait en frétillant dans la haie de clôture.

« D’où crois-tu qu’il a pu venir ? demanda Betty en s’asseyant sur une grosse pierre pour se reposer.

— Je voudrais surtout savoir où il est allé pour lui donner une bonne correction, répondit d’un ton irrité Bab à qui revenait le souvenir de ses griefs.

— Oh oui ! chérie ! mais j’espère que le gâteau l’a bien brûlé, s’il l'a mangé, grommela Betty en se souvenant des raisins qu’elle avait si bien hachés, et de toutes les bonnes choses que « maman » avait généreusement mises dans ce précieux gâteau.

— Voilà toute notre fête manquée, autant vaut nous en aller à la maison, » dit Bab d’un air consterné en se dirigeant vers l’allée qui conduisait chez sa mère.

Betty se préparait à répandre des larmes sur de si grands désastres, mais malgré son chagrin elle éclata de rire en s’écriant :

« Ah ! que c’était drôle de le voir valser et rouler comme une boule ! que je voudrais donc le voir recommencer ; et toi ?