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Page:Alcott - Sous les lilas.djvu/40

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« Consolez-vous, mes chères petites, je vous en donnerai une autre, s’il ne vous la rapporte pas comme il a rapporté le panier. Puisqu’il fait trop mauvais pour jouer dehors, vous allez venir dans la remise ainsi que je vous l’ai promis ; gardez vos caoutchoucs et suivez-moi. »

Cette délicieuse perspective produisit un grand allégement à leur douleur. Leur mère prit le gros trousseau de clefs de la maison dont elle avait la garde ; les deux sœurs la suivirent en gambadant tout le long de l’allée sablée qui conduisait du pavillon à la maison.

La petite porte de la remise était fermée en dedans ; mais la grande avait un cadenas extérieur, et aussitôt qu’il fut enlevé, un des battants s’ouvrit et les deux enfants entrèrent en toute hâte, empressées de prendre possession de la voiture qu’elles convoitaient depuis si longtemps. Elle était poudreuse et sentait le moisi ; mais elle avait un siège élevé, un marchepied, et d’autres avantages qui en faisaient un joujou fort enviable.

Bab alla tout droit se poster sur Je siège et Betty étendit la main vers la portière : mais l’une et l’autre reculèrent plus vite encore qu’elles ne s’étaient avancées : car, de l’intérieur obscur, elles avaient entendu sortir un petit aboiement et on avait dit à demi-voix :

« Tais-toi, Sancho ! à bas !

— Qui est là ?» s’écria Mme Moss d’un ton sévère en reculant vers la porte avec ses deux filles qui se cachaient dans ses jupons.

La tête blanche, frisée et bien connue du caniche se présenta par la glace cassée ; en même temps une voix douce et plaintive fit entendre ces paroles :