Page:Aldebrandin de Sienne-Le régime du corps, 1911.djvu/71

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résoudre et l'on ne voit guère quelles raisons auraient déter- miné Aldebrandin à choisir le wallon, à moins que l'on ne veuille établir un rapport de ressemblance entre l'italien et ce dernier dialecte, en raison de la prononciation chuintante de certains c et de la dureté des ch communes aux deux idiomes. L'œuvre d'Aldebrandin de Sienne, comme la majorité des productions du moyen âge, est, elle aussi, une compilation. Elle fut exécutée sur les traductions latines des Arabes. Le prologue, d'ailleurs n'en laisse rien ignorer, puisqu'il prend soin d'avertir le lecteur que les notions exposées dans le Régime du Corps émanent des « mitteurs auteurs. si com. Ypocras, Galiien, Constantin1, Jehenniste2, Ysaac, Aristotele, Diogenen3,Serapion4, Rasis, Avicenne. » Mais l'auteur du prologue exagère: Hippocrate ni Aristote, Diogène ni Galien n'ont été directement mis à contribution par Aldebrandin qui s'est contenté de reproduire leurs noms d'après les citations rencontrées dans Isaac, Avicenne et Constantin; d'autre part il en oublie, car il ne mentionne pasAliAbbas5 à qui, pourtant, ont été faits maints emprunts. On pense habituellement,, du moins avons-nous plus d'une fois entendu émettre cette opinion, que le traité d'Aldebrandin serait la traduction des Diètes d'Isaac. Cela 1. Constantin, dit l'Africain,médecin chrétien de la seconde moitié du xie siècle, né à Carthage, mort au Mont-Cassin, fut l'un des fondateurs de l'Ecole de Salerne. 2. Johannitius, nom latin du médecin arabe Honein ben Ishaq (809 873), célèbre traducteur des ouvrages grecs. Le livre de Johannitius où a puisé Aldebran- din, est l'Isagoge ad artem parvam Galeni. 3. Diogèned'Apollonie, philosophe grec contemporain de Socrate, quelque peu antérieur à Hippocrate et dont on possède quelques fragments sur le rôlede l'air dans la formation des êtres et une description anatomique des veines. 4. Sérapion paraît être cité par erreur, car il ne semble pas qu'Aldebrandin lui ait fait d'emprunts. 5. Ali Abbas, médecin arabe du xe siècle (t 994) dout les œuvres, traduites eri latin, ont été rassemblées sous le titre: Liber reEfills.