Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/36

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Pendant que d’Alembert échangeait avec Mme du Deffand cette brève correspondance, un événement assez singulier se passait à Paris. On sait quelles difficultés le gouvernement avait soulevées contre le système de l’inoculation. Cependant il s’était peu à peu relâché de sa rigueur et le duc d’Orléans, en 1754, avait pu faire inoculer ses enfants par le célèbre docteur Tronchin. Cet exemple, venu de haut, fut suivi par un assez grand nombre de personnes, mais en 1763 un accident survint à la suite d’une inoculation : aussitôt le Parlement de Paris, sur le réquisitoire de maître Omer Joly de Fleury[1], donne un arrêt qui défend provisoirement « de se faire inoculer dans les villes et faubourgs du ressort jusqu’à ce que les facultés de médecine et de théologie aient prononcé sur le fait de l’inoculation, ce qui leur est enjoint par le même arrêt[2]. »

Consulter la Faculté de théologie sur le plus ou moins d’à-propos de l’inoculation parut, en gé-

  1. Omer Joly de Fleury (1715-1810) nommé avocat général au grand Conseil en 1737, il devint en 1746 avocat général au Parlement de Paris. En 1768 il arriva à la présidence de la même cour. Ses réquisitoires ont été violemment attaqués par Voltaire.
  2. L’arrêt est du 8 juin 1763.