Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/207

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lui que l'eau travaille. Il m'a souvent dit que ses travaux étaient les plus lourds de tous.

Le meunier
Oui, crois-le. Quand les kniaz travaillent-ils ? et qu'est-ce que leur travail ? Chasser les renards et les lièvres, donner des fêtes, piller les voisins et vous séduire, vous autres pauvres filles. Voilà vraiment un homme bien à plaindre. L'eau travaille pour moi !... Mais je n'ai de repos ni jour ni nuit. Et puis, toujours à réparer : là c'est pourri, ici ça coule. Si du moins tu avais su tirer du kniaz quelque pauvre petit argent pour réparer mon moulin, ce serait toujours quelque chose.
La fille
Ah !...
Le meunier
Qu'est-ce ?
La fille
J'entends le bruit des pas de son cheval. C'est lui ! c'est lui !
Le meunier
Voyons, fille, n'oublie pas cette fois mes conseils... Souviens-toi...