Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/209

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Le kniaz
Plus qu'auparavant, mon ange.
La fille
Tu es triste, pourtant. Qu'as-tu ?
Le kniaz
Je suis triste, il te semble ? Oh ! non ! je suis toujours gai dès que je te vois.
La fille
Non ! non ! quand tu es gai, tu t'écries de loin, en te hâtant d'arriver : « Où est ma colombe ? » Et puis tu m'embrasses, et puis tu me demandes si je suis contente de te revoir. Mais aujourd'hui tu m'écoutes en silence ; tu ne me presses point dans tes bras ; tu ne baises pas mes yeux. Quelque chose te trouble. Qu'est-ce donc ? Serais-tu fâché contre moi ?
Le kniaz
Je ne veux pas feindre inutilement. Tu as deviné. Je porte dans mon cœur un lourd chagrin. Et tu ne peux ni le dissiper par tes caresses, ni le soulager, ni le partager même.
La fille
Il m'est bien dur de ne pas être chagrinée de ton chagrin. Dis-moi ton secret. Si tu le permets,