Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
La fille
Oh ! j’étouffe.... un froid serpent me serre la gorge... C’est un serpent, non un collier qu’il m’a mis autour du cou. (Elle arrache le collier.) Voilà comment je voudrais te déchirer, serpent venimeux, toi, maudite, qui nous a séparés !...
Le meunier
Tu délires, fille.
La fille, ôtant sa paviazka.
Voici ma couronne, la couronne de ma honte ! c’est avec elle que nous a couronnés l’ennemi perfide[1], quand j’ai renié ce que j’avais si chèrement gardé jusque-là. Nous voici découronnés[2]. Péris, infâme couronne ! (Elle la lance dans le fleuve.) Et moi avec toi. (Elle s’y jette.)
Le meunier, tombant évanoui.
Oh ! malheur ! malheur !
  1. Le démon.
  2. Ce mot, en russe, signifie également démariés, à cause de l’usage toujours pratiqué de couronner à l’église le mari et la mariée.