Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/189

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était là ; ainsi que Henry Céard, que je n’avais pas encore rencontré. Enfin, ce fut moi qui présentai à mes trois nouveaux amis Guy de Maupassant, avec lequel je m’étais lié chez Flaubert. Dès lors, nous fûmes [sic] cinq. Notre petit groupe se trouva constitué. Un beau jeudi soir, tous les cinq, en colonne serrée, nous nous rendîmes chez Zola. Et, depuis, chaque jeudi, nous y sommes retournés.

Maintenant, il faut bien dire un mot de notre véritable attitude devant Zola. Ce qui me force à entrer dans de pareils détails, c’est une absurde légende, qu’il s’agit de détruire, une fois pour toutes. J’ai devant les yeux une partie des aimables articles que certains de nos confrères nous ont déjà consacrés : un joli tas, en quatre ans à peine ! J’y trouve des aménités dans ce genre : « Jeunes présomptueux — Rebut de la littérature — Plats imitateurs — Valets impuissants — Épousseteurs de la gloire du maître — Au-dessous de tout — etc., etc. » Nous sommes des mendiants et des besogneux ! Zola nous entretient ! Nous préparons des romans qui s’appelleront « Le Bidet, » — « Le pot de chambre, » — « Le vase de nuit. » Nous sommes des égoutiers, des saligauds, des vidangeurs de lettres ! J’étonnerais même beaucoup de monde, si, en regard de ces grossièretés, je donnais ici les noms des prétendus hommes d’esprit qui, dans leur haine, ont vidé tout cela sur nos têtes.

La vérité est que nos rapports avec Zola, loin