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LE COLLAGE

Seul ? ce n’est qu’une manière de parler. La vérité vraie, c’est qu’en trente-quatre ans de célibat, sur lesquels vingt au moins de célibat… actif, — on est précoce ou on ne l’est pas ! — j’ai connu intimement une formidable collection de femmes : des femmes de toutes les couleurs, des brunes, des blondes, même des rousses, sans compter deux ou trois quarteronnes et une négresse. J’en ai eu de superbes, de passables et d’affreuses. Des grasses et des maigres, des mûres et de très jeunes, des dévergondées et des honnêtes, des huppées et de petits torchons. Enfin un vrai tas, plusieurs centaines au moins. Je ne les ai pas comptées, malheureusement. Mais, si elles se trouvaient toutes échelonnées dans l’escalier de cette maison, du rez-de-chaussée à mon cinquième étage, il y en aurait une jolie grappe sur chaque marche.

Et cela me fait penser que c’est demain, le soir de Célina. Allons dormir.


II


25 novembre.

Célina n’est pas mon idéal.

Une ou deux fois par semaine, quand je passe la nuit avec elle, il m’arrive de m’ennuyer à