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JOURNAL DE MONSIEUR MURE

— Au contraire… engraissée ! mais elle n’a plus ses diamants.

— Et la marquise de N. N… ? et la femme du nouveau procureur général ?… Et…

— Bavarde de Nanon, veux-tu te dépêcher !

— Là, monsieur, j’ai fini… Tenez ! je frotte l’allumette, ça va brûler comme de l’amadou, vous allez pouvoir vous habiller à la chaleur, devant un petit brasier… Mais, je vous en supplie, dites-moi encore une chose : M. Moreau, votre nouveau président, eh bien, quelle tête faisait-il ?…

Puis, je me suis levé. J’ai passé ma robe de chambre ouatée ; et, après m’être débarbouillé avec de l’eau tiède, les pieds bien au chaud dans mes pantoufles de feutre, — une excellente acquisition dont je m’applaudis tous les jours, — je viens de déjeuner au coin du feu. Des œufs brouillés aux truffes et un perdreau froid, jeune et tendre, bardé de lard, sentant le thym de la colline. Avec cela, un excellent vin du pays, dont on fabriquerait, à Paris, un vin de grande marque. Six ans de bouteilles et une belle teinte jaune acquise en vieillissant ! C’est que je deviens gourmand. Au dessert, Nanon m’a apporté avec mystère un grand plat recouvert d’une assiette renversée. J’ai soulevé l’assiette…

— Un gâteau de châtaignes. Merci ma bonne vieille !

— Monsieur le trouvera exquis… Je n’ai pas