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LE COLLAGE

recueillir chez moi, d’acheter de la vaisselle et une confection de soixante-deux francs. Je regrette déjà amèrement de m’être jeté dans cette aventure ; je ne puis me résoudre, non plus, à un dénouement brusque et bêta. Aussi, le cœur gros, ne ricanant plus, étouffant un sanglot, je m’élance sur elle. Elle a beau se débattre ; je l’enlève comme une plume, je la porte jusque sur le lit. Là, elle se débat toujours et m’égratigne la main.

Mais je la tiens bien, et je l’embrasse quand même, furieusement et je me mets enfin à pleurer, sur elle, davantage encore sur moi. Mes larmes parviennent seules a la calmer. Pleurnichant un peu à son tour, elle m’embrasse longuement.

Enfin, après être allé nous laver les yeux avec de l’eau fraîche, nous nous remettons à dîner.


IV


En mars.

Trois mois. Voici déjà trois mois que je me suis mis avec une femme. Eh bien, pendant tout ce temps, j’ai vécu malheureux. Notre existence à deux est devenue un enfer.

Cette pauvre Célina a le caractère inégal, ombrageux et difficile. Quand, par extraordinaire, elle semble de bonne humeur, ce n’est pas tenable ! Ses gaietés de grosse poule turbulente