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MULINARI NICOLAS — MOLINISME
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missions avec le plus grand succès. Il fut nommé ensuite postulateur et chargé de promouvoir les causes de béatification et de canonisation de ses confrères capucins. Menant lui-même une vie austère, il attira l’attention de Pie VI et fut créé évêque de Scala et Rovello. Obligé par ses supérieurs d’accepter cette dignité ecclésiastique, il fut consacré, à Rome, le 7 juin 1778. Dès son arrivée dans son diocèse, malgré son grand âge, il commença à réformer la discipline ecclésiastique d’après les prescriptions du concile de Trente et à étendre le culte divin. Dans le consistoire du 15 décembre 1783, Pie VI le transféra au siège épiscopal de Bovino. A cause des luttes entre le Souverain Pontife et le roi des Deux-Siciles, le P. Molinari ne put quitter son diocèse de Scala. Il ne prit possession de son siège de Bovino que huit ans environ après sa nomination, le Il juin 1791. Il y mourut le 18 janvier 1792, à l’âge de 85 ans. Le procès de béatification de ce grand serviteur de Dieu a été commencé en 1831, et la cause approuvée par un décret du 24 septembre 1842.
Le P. Molinari a écrit plusieurs ouvrages de théologie morale, dogmatique et ascétique, ainsi qu’un nombre considérable de sermons. La plupart de ses œuvres ont été publiées, en première édition, en six volumes, à Padoue, en 1760. Les traités contenus dans chacun de ces volumes sont les suivants : 1° Ventisette dialoghi sopra i precetti del decalogo ; 2° Trentasei dialoghi sopra i precetti delta Chiesa, sacramentie contratti ; 3° Il Cosmofilo convertito in Teofilo. Meditazioni ed altri devoti esercizi, distincto in tre parti cioe, via purgativa, illuminativa ed unitiva ; 4° Breve esercizio spirituale per chi desidera avvanzarsi nell’amoree servitu di Maria. La Novena del S. Natale, Tre discorsi sopra la divozione alsacro Cuore di Maria Verginee l’Itinerario per le meditazioni sopra la Passione di nostro Signore Gesu Christo ; 5° et 6° Sette dialoghi sopra la dignitae doveri del Sacerdote. Cinque sopra le conversazioni. Tre sopra i doveri dei figli verso dei loro genitori. Il trionfo della Croce. Un discorso sul rispetto a sacri Tempi. Una dissertazione sopra la sanctificazione delle feste. Un ragionamento sopra il vizio dell’osteria ed altre pie operette. Plusieurs de ces traités ont eu dans la suite des éditions spéciales. Ainsi nous pouvons signaler : 1° Esercizio spirituale con alcune novene in onore di Maria, En cours 2e édit., Padoue, 1760, 2 vol., in-32 ; 3e édit., Rome, 1763 ; 4’édition, Naples, 1784 : 2° Novena di Maria Vergine addolorata, Rome, 1763. Il écrivit aussi une Theologia dogmatica en trois volumes, qui est restée inédite et qui, en 1852, était encore dans les mains de la Congrégation des Rites.
Bonifalius a Nicea, Vita di Monsignore Fra Nicola Molininari capucc., uescovo di Scalae Rovello, e di Bovino, in-8°, Rome, 171)6 ; (Johannes de Ratisbonna, O. M. Cap.), Appendix ad Bibliothecam scripiorum ordinis capuccinorum, in-4o, Rome, 1832, p. 33-34 ; Edouard d’Alençon, Bibliotheca Alariana capuccinoram, Rome, 1910, p. 58 ; P. Ausserer, Seraphisches Martyrologium, Salzbourg, 1889, l>. 59 ; Carlo Felice da Milano, O. M. Cap., Cenni biograficie ritratti de’Padri illustri dell’Ordine capuccino, Rome, 1850, t. i, p. 102-106 ; A. Zawart, O. M. Cap., The hislory of franciscan preaching and of franciscan preachers (1209-1927). A bio-bibtiographical study. (Franciscan studies, n. 7), New-York, 1927, p. 528.
A. Teetært.
MOLINELLI Jean-Baptiste (1729-1799), né à Gènes, entra dans la congrégation des Écoles pies (scolopes), et commença par enseigner à Gênes, puis à Rome de 1769 à 1777 ; rentré dans sa patrie, il y professa la théologie avec le titre de théologien du Sénat de Gênes, et fut mêlé aux agitations politiques de l’époque ; il mourut en 1799. Il a laissé un traité Del primalo dell’Apostolo S. Pietroe dei rom. pontefici suoi successori in confutazione. di varii scritti che hanno per titolo : Il Papa o siano ricerche sul primalo, Rome, in— 8°, 1784. La défense que Molinelli y faisait des privilèges pontificaux lui valut un prix de Pie VI.
Michaud, Biographie universelle ; Hurler, Nomenclatur, 3e édit., t. va, col. 327.
MOLINIER Jean-Baptiste (1675-1745) naquit à Arles en 1675 et lit ses études chez les oratoriens de Pézenas ; il entra dans la Congrégation de l’Oratoire en 1700 et prêcha avec beaucoup de succès dans quelques villes du Midi d’abord, puis à Paris. Molinier quitta l’Oratoire en 1720, et il se retira dans le diocèse de Sens, puis à Paris ; mais l’archevêque de Paris, sur les ordres de la Cour, lui défendit la prédication à cause de ses idées singulières et de ses invectives ; alors, il entra en relation avec les convulsionnaires ; il mourut le 15 mars 1745.
Molinier publia une traduction des Psaumes de David, interprétés selon l’hébreu, avec des réflexions morales prises dans le sens littéral, in-12, Paris, 1717 ; un peu plus tard, il publia une traduction de l’Imitation de Jésus-Christ, in-12, 1725 et 1730. —Extraits de l’Histoire ecclésiastique de Fleuri sur l’arianisme, in-4o, 1718, avec une préface théologique qui provoqua de vives critiques. — Instructions et prières propres à soutenir les âmes dans les voies de la pénitence, avec les paraphrases du De Profundis et du Dilexi, le Pater et le Psautier de la pénitence, in-12, Paris, 1724. Molinier donna ce travail comme une Suite du directeur des âmes pénitentes, par le P. Vauge de l’Oratoire ; dans le même but, Molinier fit imprimer les Exercices du pénitent, les Prières et pensées chrétiennes, les Cantiques spirituels. Mais son ouvrage capital est son recueil de Sermons, 14 vol., in-12, Paris, 1731-1734, dont les huit premiers volumes ont pour objet les mystères, les vérités de la religion et divers sujets de morale chrétienne (Mémoires de Trévoux de juillet 1731, p. 1294-1296). Ces sermons sont d’un tour parfois vif et énergique, mais ils sont écrits dans un style bizarre et diffus et encombré de répétitions incessantes. Barbier attribue à Molinier les Lettres servant de réponse aux Lettres philosophiques de M. de V*.* (Voltaire), in-12, Paris, 1735 (Mémoires de Trévoux de janvier et février 1735, p. 95-111, 316-338).
Michaud, Biographie universelle, t. xxviii, p. 567 ; Hoeter, Nouvelle biographie générale, t. xxxv, col. 898-899 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. vii, p. 608-609 et Supp., t. ii, p. 143-144 ; Fcller, Biographie universelle, édit. Pérennès, 1842, t. viii, p. 428 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 187-188 ; Chaudon et, Delandine, Dictionnaire universel, historique, critique et bibliographique, édit. de 1810, t.xii, p. 52-53 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIe siècle, 3e édit., 7 vol. in-8o, Paris, 1853-1837, t. iii, p. 415-416 ; P. Bougerel, Histoire des hommes illustres de la Provence, in-8o, Paris, 1752 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvii, p. 130 ; Barrai, Dictionnaire historique, littéraire et critique, 4 t. en 6 vol. in-8o, Avignon, 1758-1702, t. iii, p. 496-497 ; Ch. Rouche, Essais sur l’histoire de Provence, 2 vol. in-4o, Marseille, 1785, t.n, p. 381-382 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-12, Lyon, 1767, t. iii, p. 197-198. J. Carreyre.
MOLINISME. — On appelle ainsi au sens strict, la doctrine exposée par Molina dans sa Concordia ; au sens large, un système théologique sur les rapports de la grâce et de la volonté libre dont Molina fut le principal théoricien. La position spéciale des molinistes relativement aux divers problèmes théologiques a été, ou sera discutée ailleurs, aux art. CONCONOURS DIVIN, CONGRUISME, LIBERTÉ, GRÂCE, PRÉDESTINATION, SCIENCE MOYENNE, etc. On voudrait présenter ici un exposé d’ensemble du molinisme et, pour le mieux faire comprendre, rappeler les circonstances dans lesquelles il est né, les controverses qu’il a suscitées les modifications qu’il a subies.